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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 14:52

Oui, ça fait un bail que je n'ai pas mis à jour le blog et notamment mes avis de lecture... Mais certains savent qu'entre les biberons, les couches, le boulot et l'écriture, il ne reste malheureusement pas beaucoup de temps pour la lecture et encore un peu moins pour partager cette lecture. Néanmoins, voici l'un des derniers romans que j'ai avalé. Bon appétit.

 

atomka thilliez

Entre le moment où s'arrête la vie et celui où commence la mort, il existe une frontière. Certains l'ont explorée...

 

Pour ceux qui ne connaissent pas l'univers de Franck Thilliez, il s'agit du troisième roman où les deux héros Lucie Hennebelle et Franck Sharko partagent l'affiche. Et quelle affiche ! Le spectre de la radioactivité, une petite visite à Tchernobyl et des femmes qu'on noie dans des lacs avant de les ressusciter... Littéralement ressusciter ! Encore une fois, ce cher Thilliez nous tient en haleine du début à la fin avec toujours ce côté "explications scientifiques mais pas trop" qui me plaît bien, quelques excursions (États-Unis, Ukraine, Alpes...) et un fil rouge angoissant sur le passé de Sharko que je ne vous dévoilerai pas pour ne pas vous gâcher le plaisir.

Il y a donc que du positif, et avec Monsieur Thilliez, on en a l'habitude ! Mais... Mais en tant que lecteur assidu et exigeant de Thilliez, j'émets un petit bémol... Disons plutôt un espoir, un désir pour le prochain roman reprenant ces héros : la construction de l'intrigue, le cheminement de l'enquête, le cadre de celle-ci, les réactions des personnages... On a l'impression d'avoir un gâteau différent du "Syndrome [E]" et de "GATACA" mais avec exactement la même recette. Une petite impression de déjà-vu en quelque sorte. Ainsi, j'espère que pour le suivant, il y aura un réel décalage, du neuf totalement neuf.

Sinon, sachez aussi que les droits des romans mentionnés ici ont été achetés par une maison d'édition américaine pour être publiés mais aussi achetés par des producteurs de cinéma pour -espérons-le !- devenir un jour des films made in Hollywood... Inutile de vous dire que cela est extrêmement rare pour un auteur français ! Même si cela n'était pas nécessaire, cette belle aventure confirme bien la qualité et l'originalité des thrillers de Thilliez.

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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 07:55

Franck thilliez vertigeLes oeuvres de Franck Thilliez sont à classer en deux catégories : celles où l'on suit les enquêtes et les tourments personnels de Lucie Hennebelle ou/et de Franck Sharko ; et les one shot. Dans "Vertige", pas de héros récurrent mais personnellement, cela ne me dérange pas du tout, bien au contraire, cela permet à Thilliez d'être totalement libre dans son intrigue de départ, et là, franchement, il a fait très fort !

Avec "Vertige", on retrouve un huit clos comme dans "La forêt des ombres" que j'avais déjà particulièrement apprécié. Mais là, on est un cran encore au-dessus dans l'isolement avec pour seul cadre, un goufre. Seulement trois personnages vont devoir y évoluer pour survivre. Ils se réveillent tous dans cet endroit glacé et obscur. Le premier est attaché à la main, le deuxième à la cheville, quant au dernier, il porte un masque en fer avec une petite bombe à l'intérieur ; s'il s'éloigne de ses deux compagnons, elle explosera. Quand je vous dis que Thilliez a fait fort pour débuter ce roman, je ne mens pas !

Immédiatement happé par ce constat de départ, le lecteur est plongé dans ce goufre aux côtés des trois piégés. On se demande comme eux : pourquoi ? Qui les a enfermés là ? Que signifient ces messages "Qui sera le menteur?", "Qui sera le tueur?", "Qui sera le voleur?" ? Et quelle est cette tache sombre dans la glace, ce sac au fond du goufre, ce cadavre méconnaissable ? Et tant d'autres... Le lecteur est toujours sous pression et ne peut s'empêcher de tourner les pages et de sauter de chapitre en chapitre, pour savoir jusqu'où ils devront aller dans l'horreur pour survivre...Vous ai-je parlé du chien... ?

La construction du roman est parfaite et quand il s'agit d'un huit clos, cette prouesse est remarquable. De plus, on apprécie les petites notes diverses au début de chaque chapitre.

Ainsi, les points positifs sont nombreux, c'est un sans faute dans le scénario. Dans l'écriture, il n'y a aucune lourdeur, le style de Thilliez est toujours simple, rythmé et efficace. Aucun de ses personnages n'est stéréotypé, chacun a ses ambiguités, là aussi le travail est remarquable. Au niveau du décor, on n'est pas déçu malgré le peu d'horizon qui nous est offert dans cet espace clos. Et enfin, comme dans chaque roman de Thilliez, on apprend énormément. Ici, l'un des thèmes de fond est l'alpinisme. Les infos et les anecdotes sont distillées avec parsimonie et c'est appréciable.

Les points négatifs, il y en a deux petits pour moi. Et c'est le piège de toute construction en huit clos (un lieu, peu de personnages, une seule intrigue) : si on devine rapidement l'élément clé qui explique tout, cela gâche un peu le plaisir. Néanmoins, la mise en place de l'intrigue est tellement parfaite qu'à la fin il y a toujours les explications d'indices semés tout au long du roman que l'on avait manqués. De plus, l'ensemble est convenu, tout ce que j'attendais en lisant le début du livre est arrivé... Mais aucun regret : si Thilliez en avait ajouté encore, la crédibilité de l'ensemble en aurait pris un coup.

CONCLUSION : un très bon one shot pour Franck Thilliez ! 18/20

Pour les amateurs de "SAW", pour les amateurs de Thilliez, pour les amateurs d'alpinisme, pour ceux qui sont frileux, claustrophobes, cynophobes, boulimiques... et pour tous les autres qui aiment le frisson. Ici, il est garanti. A lire absolument ! Pour info, le nouveau Thilliez "Atom[ka]" sortira le 11 octobre.

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 09:18

shutter island dennis lehaneSoyez les bienvenus à "Shutter Island". Une île paradisiaque avec ses plages de sable blanc, son soleil assommant, ses paysages sauvages et ses sonorités de youkoulélé qui flottent dans le vent... 

Non, je plaisante. Shutter Island abrite un centre carcéral psychiatrique pour les criminels les plus dangereux et les plus... dérangés des Etats-Unis. Bienvenus quand même.

Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé Shutter Island, se dresse un groupe de bâtiments à l'allure sinistre. C'est un hôpital psychiatrique pour assassins. Le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule ont été appelés par les autorités de cette prison-hôpital car l'une des patientes, Rachel Solando, manque à l'appel. Comment a-t-elle pu sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d'une malade ou cryptogramme? Progressivement, les deux policiers s'enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu'au choc final de la vérité.

Tout d'abord un cadre soigné : l'île, personnage à part entière dans cette histoire en huit clos. Et cette tempête qui s'annonce et qui nous susurre des promesses de chaos... Ensuite une époque habilement choisie afin d'aborder les affres de la guerre du Viêt-Nam mais aussi les péripéties de la psychiatrie moderne oscillant entre pharmacologie et psychochirurgie... Et enfin, une énigme captivante : comment Rachel Solando a-t-elle pu s'enfuir de cette prison ultra-sécurisée ? Nos deux marshals vont devoir enquêter au milieu de médecins cachant leur jeu et de patients tous aussi schizophrènes les uns que les autres. Mais cette énigme de départ en cache bien d'autres...

L'écriture de Dennis Lehane est plaisante, sans grande description ennuyante, se contentant de l'essentiel. Je retiendrai particulièrement les dialogues très soignés et l'humour du marshal Aule. Impossible durant la lecture de ne pas être dans l'histoire, de ne pas se poser les mêmes questions que les deux enquêteurs, de ne pas soupçonner ce qui se cache dans l'envers du décor... Et quel envers... Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas gâcher votre lecture, mais l'envers n'est pas forcément celui que l'on croit.

Le seul petit bémol (tout petit!) est que j'ai rapidement deviné l'envers... Mais le plaisir a été de découvrir de quelle façon Lehane avait procédé pour nous manipuler, nous lecteurs. Un régal de construction ! Et donc, forcément l'envie de relire le livre pour vérifier tous les détails... Vous savez, comme pour le premier film de Shyamalan avec Bruce Willis : "6e sens", on est subjugué par la révélation et on s'en veut de s'être fait prendre !

CONCLUSION : un coup de maître à vous rendre fou... 18/20.

Un thriller "tranquille" sans violence, sans effusion de sang, mais qui ne vous empêche pas de frémir. Un suspense qui (si on ne cherche pas absolument la vérité durant la lecture comme je n'ai pu m'en empêcher...) tient en haleine jusqu'au bout. Une atmosphère particulière, une écriture simple et efficace... Non, franchement, aucun gros défaut à pointer du doigt. Ce fut mon premier Lehane, et c'est certain, il y en aura d'autres ! Prochain DVD à acheter : Shutter Island, le film...

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 14:20

pierre lemaitre alexTout d'abord, le pitch du livre pour vous mettre dans l'ambiance noire de Pierre Lemaitre.

 

Qui connaît vraiment Alex ? Elle est belle. Excitante.

Est-ce pour cela qu’on l’a enlevée, séquestrée, livrée à l’inimaginable ? Mais quand la police découvre enfin sa prison, Alex a disparu.

Alex, plus intelligente que son bourreau. Alex qui ne pardonne rien, qui n’oublie rien, ni personne.

 

Sans trop en dire, je peux vous révéler que le roman est découpé en trois actes distincts. Et ses trois parties sont toutes excellentes dans leur genre. Acte 1 : Alex en captivité. Acte 2 : Alex en fugue. Acte 3 : le passé d'Alex. L'ensemble forme une enquête policière plutôt atypique dans sa construction. Bien que différente, chaque partie renferme sa part de cruauté et de violence. L'ensemble forme une enquête policière plutôt hors norme. Âmes sensibles s'abstenir sinon des cauchemars avec des rats, de l'acide, un tournevis... vont réveilleront ! Et enfin, ce découpage permet aussi de nous torturer en tant que lecteur et "accompagnateur" d'Alex décrite tout d'abord comme une victime, on s'y attache énormément... puis... puis... Au final, que penser d'elle à la fin du roman ? L'aspect manichéen est très intéressant : au final, qui est le bien, qui est le mal ?

C'est une évidence pour un thriller réussi, mais je vais en toucher deux mots tout de même : le suspense est à son comble du début à la fin ! (oups... 11 mots au total)

Style plutôt atypique dans l'univers des polars qui évite les poncifs du genre. Tout est direct et précis. Mais il est vrai qu'à la lecture des premières pages, j'ai eu peur de ne pouvoir m'habituer à ce style d'écriture. Finalement, cela m'a fait un bien fou de lire une plume fraiche et j'ai accroché. Le récit alterne entre le point de vue d'Alex et celui du commandant Verhoeven. Personnellement j'adore les romans où on confronte les points de vue (cf le découpage en deux parties du "Sanctuaire d'Ombos"...), je trouve toujours cela plus intéressant que l'unique et sempiternel centrage sur le policier qui mène l'enquête...

Les personnages sont tous esquissés avec talent, humour, ironie et second degré. Tous attachants mais pas trop. Tous avec des qualités et des défauts. Tous originaux sans être extrêmes, quoique Armand le radin...! En tout cas, l'auteur a évité les stéréotypes du genre et c'est le plus important.

 

CONCLUSION : haletant, violent, rafraîchissant. 19 / 20

Certains pourront être écoeurés par la violence de certaines scènes, mais elle n'est pas gratuite, voire elle est justifiée. D'autres pourront tiquer sur le style littéraire assez simpliste -mais dont l'effet est indéniable- et préférer cela aux grandes proses ennuyantes. Mais je suis prêt à m'enfermer dans une "fillette" (5 minutes pas plus...) si vous ressortez de cette lecture indifférent. Vous pouvez aussi lire "Robe de marié", "Cadres noirs" et "Travail soigné" (avec le commandant Verhoeven) du même auteur. Perso, je vais vite les commander !

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 14:18

VSD1771A une semaine près, la première parution d'un de mes écrits sera donc une nouvelle : "Différente". (Publiée dans le recueil "Les nouvelles inédites de l'été - Tome 1" en complément du magazine VSD n°1771 du Jeudi 4 août 2011)

 

Ecrite en avril 2011, cette nouvelle raconte l'histoire de Rick Anderson, un tueur en série impitoyable qui va croiser le regard d'une fille... différente.

 

L'un des personnages s'appelle Christie, un clin d'oeil à une jeune fille malade que vous pouvez accompagner dans son parcours avec l'association "La vie pour Christie". Le site Internet de l'association : LA VIE POUR CHRISTIE.

 

N'hésitez pas à laisser une critique de cette nouvelle en commentaire (en cliquant là juste en dessous!). Je les reprendrai toutes et créerai une page spéciale "critiques".

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 12:35

cellulaireParu en 2007 en France, Cellulaire marque un retour dans l'horreur pour Stephen King dont beaucoup avait pensé qu'il s'était "assagi" avec l'âge ! Ce roman est une quête post-apocalyptique où l'on suit un trio improbable après un point de départ qui fait basculer l'ordre du monde suite à une simple sonnerie de téléphone portable...

1er octobre. Dieu trône au paradis, le marché des changes est stable, les avions sont à peu près à l'heure et Clayton Riddell, un auteur de bandes dessinées, est sur un petit nuage. Il vient de décrocher un contrat et l'avenir lui sourit. Mais en quelques secondes, tout bascule dans l'horreur. La cause? Un phénomène de destruction que déclenche le téléphone portable. Tous les portables... Et qui va plonger le monde dans le chaos, le carnage et les ténèbres.

Cette accroche avec ce basculement soudain et irréversible à partir du téléphone portable (objet récent et devenu omniprésent en quelques années) est simplissime mais excellente. Même si le roman n'est pas militant, il dénonce tout de même en filigrane l'aveuglement de nos sociétés pour le matérialisme et la modernité à tout prix, même au prix de la santé de nos chères têtes blondes...

Ainsi, l' "impulsion" va toucher tout ceux qui vont répondre à un appel téléphonique, et va les rendre déments, sauvages, "moins qu'humains"... Les "normies" non atteints sont obligés de fuir et de se cacher face aux "phonistes" qui se regroupent et ne voyagent que la nuit. Cette fuite désespérée est racontée à travers trois personnages principaux : Clay, Tom et Alice, l'inévitable jeune héroïne qui montrera bien souvent l'exemple aux adultes (marque du King qui utilisent souvent de jeunes héros, surout lorsque l'horreur est proche). Chacun a soit perdu un proche, soit cherche à tout prix à le retrouver. Dans ce chaos total, on ne peut que s'attacher à eux. On prie pour leur survie et on est même prêt à se battre à leurs côtés!

L'opposition et la guerre que vont se livrer les deux camps est très bien décrite, avec notamment beaucoup de suspense et des scènes assez gores mais qui restent majoritairement crédibles... sauf certaines où Stephen King joue malheureusement à la surenchère inutile (et oui, pourquoi les phonistes se mettent-ils à la lévitation?).

Même si la psychologie des personnages n'est pas extrêmement fouillé (peu de retour dans le passé, de description détaillée de leur vie d'antan...), ce roman se lit très facilement car l'accent est clairement mis sur l'action qui est continue. Les surprises se succèdent et on sent affluer l'adrénaline peu à peu en vue de la scène finale.

D'accord, certains seront déçus par la fin, mais peut-il y en avoir une autre sachant que celle retenue est plausible et réaliste mais totalement ouverte ? D'autres seront déçus de ne pas savoir d'où vient le signal, et qui aura déclenché cette arme technologique... Mais mettez-vous à la place de Clay et de ses nouveaux amis: ils en ont rien à faire de sa provenance! Tout ce qu'ils veulent, c'est survivre.

 

Petit conseil de "normies" : éteignez vos portables avant d'ouvrir ce livre...

 

Conclusion : 17/20. Cela fait plus d'un an que j'ai lu ce roman qui mélange le thriller, l'horreur et le fantastique, et je m'en souviens comme si c'était hier. Signe d'une bonne facture et d'un effet de choc à long terme. Certes le scénario post-apocalytique est un standard du genre, mais quand c'est Stephen King qui est aux commandes et qui prend visiblement plaisir à nous dépeindre ce nouveau monde horrifique, cela vaut forcément le détour.

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 11:50

le-livre-sans-nom-anonymeTout d'abord, allons droit au but : ce livre est tout simplement inclassable. On peut globalement considéré ce roman comme un western moderne (amateur de Sergio Leone, Clint Eastwood, lisez ce livre !) mais c'est en fait un sacré mélange de thriller, de fantastique, d'horreur, de série B, de série Z et de pop-culture ! Rien que ça. Et oui, dans un seul bouquin. Inclassable, je vous dis ! Donc, difficile à critiquer car il ne rentre dans aucun "code".

 

Avant d'aller plus loin, voici le pitch de la 4e de couverture :

Santa Mondga, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets... Un serial killer qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique livre sans nom... La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma se réveille, amnésique...

Deux flics très spéciaux, des barons du crime, des moines férus d'arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d'oeil à Seven et à The Ring.. et voilà le thriller le plus rock'n roll et le plus jubilatoire de l'année !

 

Les points positifs à cette jubilation :

Une originalité rafraîchissante sans aucun code, donc aucune retenue, que ce soit dans la logique, l'intrigue, les personnages, les dialogues... L'auteur Anonyme (ce n'est pas son vrai nom, il est vraiment anonyme!) s'est régalé sans contrainte du début à la fin du roman. Donc, si on se laisse porter par son délire, on jubile et le livre se dévore d'un trait. Si on est fan de Quentin Tarantino idem : ce livre (qui est très cinématographique, écrit scène par scène, avec une imagerie directe) est le pendant littéraire de nombreux de ses films comme Pulp Fiction ou Kill Bill. Si on n'a jamais rien compris au monde de Tarantino et qu'on tourne de l'oeil quand on parle hémoglobine, le livre va être un calvaire !

 

Les points négatifs à cette jubilation :

En fait, ayant lu pas mal de critique sur ce livre, et toutes globalament positives, je me suis vraiment poser la question : pourquoi tu n'as pas adoré ce bouquin comme tout le monde (visiblement) ? J'y ai réfléchi et j'ai trouvé beaucoup de raisons à cela. D'ailleurs je ne sais même pas trop par où commencer...

Le style de l'auteur ? En fait, il n'y en a pas! C'est une écriture très simpliste qui tend assez souvent vers la lourdeur et la répétition. Il n'y a eu apparemment aucune relecture avant publication.

- Les dialogues ? Très peu et très vulgaires. D'accord la vulgarité est justifiée par le contexte et les personnages, mais au bout d'un moment on en a un peu marre d'aller se faire "enculer"...  

- L'intrigue en elle-même ? Aucune originalité sur le fond, du déjà-vu : ben oui, un serial killer, un livre mystérieux, un objet aux pouvoirs magiques et des méchants tous plus méchants les uns que les autres...

- Le suspense ? Heu... en fait, y'en a pas. Dès les 30 premières pages on sait globalement comment cela va finir. Il faudra attendre les 30 dernières pour avoir le rebondissement final, qui là aussi, n'est pas vraiment original.

- Les personnages alors ? Hmm hmmm... ne m'en veuillez pas mais là non plus, peu d'originalité à part leur éclectisme improbable : tous stéréotypés à l'excès, dans la caricature la plus directe.

- Le décor ?  Plutôt simple, les trois quarts du livre se passe dans le Tapioca Bar où tout le monde boit et tout le monde tue tout le monde. Mais il faut reconnaître que l' "univers" créé par l'auteur est spécial. Une ville qu'il faut à tout prix éviter !

- Le rythme ? Certes effreiné, mais que de répétitions dans les scènes... On a vraiment l'impression de tourner en rond... et de toujours tourner les mêmes pages !

 

Conclusion : 14/20 - Y'a pas un truc qui cloche dans ta critique ?

Vous allez me dire que le point positif c'est l'originalité... et que les nombreux points négatifs sont dûs au manque d'originalité ! En fait oui... Original car c'est un mélange totalement décomplexé, mais si on décortique tous les ingrédients de ce fameux melting-pot, on s'aperçoit que ce sont des éléments de base peu originaux.

Personnellement, j'ai eu du mal à avancer et à terminer la lecture. Mais au final, je ne regrette pas car il vaut tout de même le coup et deviendra culte comme l'est devenu Pulp Fiction au cinéma. C'est un roman "à part" et je le conseille uniquement pour cette particularité. Et pour ceux qui voudrait un autre verre de Bourbon, sachez que la suite est déjà servie sous le nom de "L'oeil de la Lune". Paraît-il qu'il est encore plus déjanté...! A voir... mais sans moi.

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 07:35

livresdesmortsUn tueur en série sévit à New York : déjà six morts violentes aux modes opératoires bien différents. Evidemment, aucun lien entre les victimes...  La signature du tueur ? Il envoie une carte postale de Las Vegas à ses victimes avec pour seule inscription le jour de leur mort...

 

Alors déjà, le point de départ est assez original et fait naître beaucoup de curiosité chez le lecteur. L'aspect glauque des situations que cela va entraîner est impressionnant. On voit déjà toute une trame qui se dessine... On se dit, on se dit... et on aura forcément tort (ce qui est le principe de base d'un bon thriller, non?).

 

Le "tueur de l'Apocalypse" est insaisissable et sème la psychose en ville. Will Piper, agent du FBI, ancien profiler, alcoolique et incontrôlable, va enquêter. Pour le surveiller, on lui colle une petite nouvelle tendance psychorigide...

 

Là, avouons-le, on n'échappe pas aux clichés des polars : enquêteur en fin de carrière, alcoolique, détesté... et en plus, on lui impose une demoiselle. Ils se détestent etc... Mais heureusement, l'auteur tirera de ce duo-cliché, une collaboration assez sympathique et des scènes assez cocasses. Il s'en sort bien! Et après tout, pour son premier roman, comment lui reprocher de se servir des incontournables du genre ? Moi aussi je l'ai fait !

 

Ensuite, nous sommes plongés dans deux autres époques et lieux bien différents:

- En l'an 777 tout d'abord, sur l'île de Wight où on suit la vie d'une Abbaye avec comme point de départ la naissance d'un enfant maudit : c'est le 7e fils d'un septième fils, né le 7e jour du 7e mois de la 777e année...

- En 1947, discussion d'un projet top secret et lourd de conséquences dans les cabinés de Truman et Churchill... suite à une étrange découverte sur l'île de Wight...

Quel rapport entre ses éléments et notre tueur en série ? ... C'est là que je m'arrête pour ne pas en dévoiler trop !

 

Jongler à travers ces trois époques différentes en même temps, c'était risqué. On pourrait s'y perdre. Mais l'auteur arrive à nous immerger dans trois mondes distincts avec tellement de conviction que le passage d'une époque à l'autre se fait sans douleur, hormis celle de vouloir connaitre la suite à tout prix ! Les ambiances sont parfaitement restituées, les personnages d'époque (surtout ceux de l'Abbaye) sont vraiment convaincants. Et au final la construction est remarquable et les mises en haleine époustouflantes !

 

Conclusion : 18/20. A partir de tous ces ingrédients, Glenn Cooper nous sert donc un thriller à suspense, avec un aspect historique non négligeable mais très intéressant car bien ficelé et parcimonieux. (Rien à voir avec les romans historiques trop saucissonnés à la Dan Brown...). Le rythme est bon du début à la fin, le suspense continu, les dénouements assez inattendus (malheureusement pas toujours), les personnages même s'ils sont plutôt déjà-vus, restent très attachants; et enfin, je n'ai trouvé aucune longueur à l'histoire, bien au contraire, on en veut encore !

On regrettera juste quelques petits points : l'auteur prend quelques raccourcis pour recoller tous les morceaux notamment avec la vengeance du vieil ami de Will, le fait que Will mène justement l'enquête, le fait que les "victimes" du tueur en série sont tuées d'une certaine façon très arrangeante... On aurait aimé en savoir un peu plus sur la Zone 51 mais là, c'est mon côté X-Files des années 90 qui ressort !

Au final, l'intrigue est tellement originale et bien menée qu'on est scotché au livre. Point de grosses angoisses ici mais une réelle envie de connaître le fin mot de l'histoire. Je défie quiconque de commencer la lecture du "Livre des morts" sans jamais la terminer ! Impossible ! Et comme une nouvelle n'arrive jamais seule, sachez que Will Piper "comme piper les dés!" mène une nouvelle enquête dans "Le Livre des âmes", sorti il y a quelques semaines.

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